PRO-CYCLICITÉ DE L’OFFRE DE CRÉDIT ET EFFETS SOCIO- ÉCONOMIQUES DE LA CRISE FINANCIÈRE
Les effets néfastes sur l’économie réelle ainsi que l’impact socio-économique de la crise inancière actuelle ne font pas consensus parmi les analystes. Selon une étude récente du Fonds Monétaire International (FMI, 2009), environ un cinquième du PIB mondial se serait littéralement vaporé à cau...
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Format: | Article |
Language: | French |
Published: |
ĐHQGHN
2015
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Online Access: | http://repository.vnu.edu.vn/handle/VNU_123/1549 |
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Institution: | Vietnam National University, Hanoi |
Language: | French |
Summary: | Les effets néfastes sur l’économie réelle ainsi que l’impact socio-économique de la crise
inancière actuelle ne font pas consensus parmi les analystes. Selon une étude récente du Fonds
Monétaire International (FMI, 2009), environ un cinquième du PIB mondial se serait littéralement
vaporé à cause de la crise. Les prévisions de croissance dans la plupart des pays développés, estimées à 2,8% en 2007, ont régulièrement été révisées à la baisse en 2008 (à 0,5%) et en 2009 (à -3,2%). Les nterventions massives des gouvernements dans les systèmes financiers, ainsi que les nombreux plans de relance et de sauvetage, se font également ressentir dans les budgets des Etats. A titre d’illustration, es déficits publics ont graduellement augmenté de 1,2% du PIB en moyenne en 2007 à 8,9% en 2009 cf. FMI, 2009). Enfin, selon un rapport récent du Bureau International du travail (BIT, 2009), la crise inancière actuelle est responsable de l’accroissement du nombre total de chômeurs de 180 millions en 2007 à 241 millions à la fin 2009. La hausse du chômage dans la plupart des pays, aussi bien développés qu’en voie de développement, est susceptible d’exacerber les tensions sociales qui pourraient à leur tour renforcer les effets négatifs de la crise sur les économies réelles. Les effets ociaux de la crise sont évidents via les tensions sur le marché du travail ; mais au-delà des effets directs, d’autres effets sociaux découlent de la crise, avec un impact attendu sur les ressources humaines, comme le prouvent les initiatives récentes de l’AMF. La disparité flagrante entre les pertes relativement modestes liées aux défauts des emprunteurs subprimes et les effets réels d’envergure sur l’économie mondiale constitue la meilleure illustration de l’idée selon laquelle l’intermédiation financière est toujours et partout un phénomène essentiellement pro-cyclique. Par conséquent, les comportements des banques en matière d’octroi de prêts ne sont guère neutres, mais sont susceptibles d’amplifier les phases du cycle économique réel.
Depuis l’éclatement de la crise financière, les autorités de tutelle ont accordé une attention toute
particulière au rôle joué par les banques dans les canaux de transmission des chocs de nature
récessive sur l’économie réelle. En particulier, depuis le sommet du G20 à Washington en novembre 2008, plusieurs organismes internationaux se sont penchés sur la question de la pro-cyclicité afin
d’élaborer des mesures efficaces visant à limiter son étendue. Au niveau international, un vaste
consensus a émergé autour de l’idée selon laquelle la question de la pro-cyclicité de l’intermédiation
bancaire représente une composante-clé de la politique macro-prudentielle.
L’objectif de notre projet de recherche est double. Il s’agit dans un premier temps d’analyser le
rôle joué par les banques dans la dynamique pro-cyclique de l’intermédiation financière en général et de l’offre de crédit en particulier. La question de la pro-cyclicité de l’offre de crédit est
particulièrement pertinente dans les pays émergents de l’Asie du Sud-est, qui présentent des systèmes financiers dits « bank-oriented », dans lesquels le financement du secteur productif est principalement assuré par les banques et non par les marchés. Dans un second temps, nous proposons une analyse approfondie des effets sociaux imputables à la crise financière actuelle et qui sont peu étudiés dans la littérature (tensions sociales sur le marché du travail, dégradation des conditions de travail dans les institutions financières, phénomènes d’accroissement du stress au travail, exigences plus strictes en matière de formation du personnel dans l’industrie des services financiers…). |
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